Résidence & expo (du 16 au 25 juin 2023) de Mathi Mathos (Nantes – peinture, installation, films)
➫ https://www.instagram.com/mathi.mathos/
Célèbre émission de télévision française, le Téléthon apparait sur les écrans le 4 décembre 1987. C’est precisement ce jour que choisit la petite Mathi Mathos pour venir au monde, simple hasard ? L’avenir le dira… Animée par un esprit d’opposition radical, elle se positionne très vite en marge, et malgré toute son energie et ses qualités, se voit refuser l’entrée aux grandes écoles d’art de ce monde. Elle laisse donc derrière elle Harvard et Les Arts Déco pour apprendre la soudure. Plus rien ne l’arrête, elle utilise spontanément les outils et supports qui lui paraissent adaptés à ce qu’elle a en tête et fait avec ce qu’elle a sous la main. Bois, ferraille, lampes, spray, récup, “l’école de la vie” comme dirait Lea Seydoux. Autant inspirée par l’art populaire que par son environnement, Mathi Mathos peint ce que le monde produit de brutal, son œuvre est intimiste et, meme si elle prétend le contraire, politique.
Biographie ➫ Julien Vignial, alias Ipno Harissa
Il faut avoir rembobine son kilomètre de bande magnétique dans les années 90, au siècle dernier pour comprendre l’aura nostalgique qui irradie de la VHS. Médium rétrofuturiste avant l’heure, VOD pour millennials, la grosse cassette noire était alors le support-manifeste par excellence de la reproductibilité de l’image, toutes classes sociales et toutes pratiques confondues. Et il faut avoir arpenté les rayonnages plastifiés des video clubs pour comprendre la qualité sociologique de ces rendez-vous du cinema populaire, un samedi soir ou un dimanche aprés-midi. Entre PLV de films de guerre, affiches de blockbusters et jaquettes aux cuisses béantes à peine dissimulées dans le carré X, ce “club” était d’abord celui du cisgenre colonialiste, la queue bien droite entre les jambes et la morale noyée dans l’Histoire. En proposant, dans sa scénographie DIY immersive, une archéologie subjective du vidéo club, Mathi Mathos ranime une forme de mémoire collective provocante pour notre éthique actuelle. De codes populaires détournés avec humour en souvenirs viciés, l’artiste reprise à l’Aérographe — encore un médium a la nostalgie paradoxale — les mailles d’une époque ou le phallocrate régnait en maitre. A-t-il d’ailleurs abdiqué depuis? Au moins cette installation lui coupe un temps la chique et les…